23 novembre 1979

Le renard n'est qu'un tigre de papier, mais il va bientôt changer.

Naguère, un vieux renard de décembre, fatigué des découvertes sans utilités, mangea la soeur frêle d'un insecte au robuste plumage et s'endormit.

"Autrefois, je vivais dans un pays où c'était moi le curé, et dans des multitudes de jeunes chapelles, je disais des messes magnifiques."

Mais, aujourd'hui, loin de ces tableaux superbes, le renard, sur l'herbe de son triste verger, fondait le miel gris des orages et la fumée froide du vent. Il plongeait dans l'eau inconnue et sinistre de ses nuits, et soutenait ainsi que la durée de la vie n'était qu'un joujou grammatical.

Cependant, quatre mois plus tard, dans les fleurettes et les violettes éternelles de janvier, pendant que les cavernes mauves et les greniers noirs changeaient de peau, il se dit : "Mon fils, tu as une âme plate, tu n'es que le forgeron d'un navire fou et tu finiras dans un bassin de sang, esclave !".

Alors, le renard boucla ses valises frisées à oreilles, et partit vers des plages pures où, moins misérable désormais, il s'endormit chaudement pour se souvenir des feuilles du temps magique des églises.

26 octobre 1979

La Mort est vivante

Chaque mercredi, la pluie murmure au soldat timide que la lueur des canons n'est pas magique.

Aujourd'hui il vente, et le curé et ses trois anges ont fait parvenir au soldat une lettre où ils disent qu'il faut tourner son regard vers la campagne humide de brume, où se réunissent des statues futures. Mais, hier, il a été victime de la victoire des loups qui ont pondu des moteurs.

Le soldat est tombé. Les anges alors ont tourné autour de lui, qui dort dans les fleurs liquides d'un juillet fauve.

Madame, demain vous blanchirez le regard aveugle des gardes, vous prendrez l'écharpe qui a l'odeur des larmes sur ses joues pour le rendre invisible, et vous partirez avec lui dans des lueurs modernes.

Autrefois, un soldat timide, à cause d'une dame, est redevenu bleu comme une matinée, ou une orange.