25 février 1986

Les maitres

Sur la plaine brumeuse
Se levait le soleil,
Et la nature heureuse
Sortait d'un long sommeil.
Rien ne laissait paraitre
Qu'ici avait eu lieu
Avant de voir les Hommes naitre
Le combat des Dieux.
Car bien avant le début
Ils étaient déjà là,
Et rien dans la grande Mû
Ne laisser présager cela.
Puis vint l'oubli,
Et la décadence de ces êtres.
Peu de gens aujourd'hui
Savent qui étaient ces Maitres.

17 février 1986

Derrière le mur

Derrière ce mur immatériel Se dresse toute l'espérance d'une vie, Tout l'espoir d'un monde Se réuni derrière cette barrière : La Mort. Elle seule peut révéler des secrets Que nul Homme n'a jamais espéré percer. Et pourtant me voilà Au terme du voyage Devant la porte du temps. Dans un instant Je l'aurais franchie Et plus rien ne me sera dissimulé, J'aurais enfin la connaissance des choses, Des Hommes et du Monde. Rien ne me restera secret. Et pourtant un doute subsiste en moi : Est-ce que ce que je cherche est bien là, Derrière ce mur dressé contre moi ? Mon esprit veut franchir cet obstacle Mais mon coeur me dit que je fais fausse route. Alors, quelle est ma quette iréelle ? Mon but est-il de savoir ou d'aimer ? Car mon coeur me ramène à moi, Ses palpitations reprennent Et me ramène à la vie... Aujourd'hui je n'ai plus qu'un but : Trouver l'Etre qui saura me faire oublier Ma soif de connaisances.

05 février 1986

Le tyran

Sur la plaine morose Glisse une ombre solitaire Un voyageur égaré dans la vie S'enfuit entre le béton En mon coeur monotone Palpite une parcelle d'espoir Tout n'est qu'ombre, désolation, La tristesse s'acharne sur le bonheur Tandis que le jour détruit la nuit Le noir, à jamais perdu, Se souvient des instants de joie Et rêve de dominer encore Le sommeil des Hommes L'imagination des rêveurs. Tout dans cet univers Est soumis à la loi du tyran Rien ne lui résiste Et pourtant peu de choses suffiraient : Un chant s'élevant du fond des âmes Un fantasme évadé de sa prison Et la monotonie serait à jamais brisée. Mais le jour est le maitre Et la nuit a disparue Elle s'est enfuie face au géant Qui voulait asservir les esprits. Là-bas l'espoir renait Car un homme s'est élevé Contre le joug de la société.