12 septembre 2009

La vie est un mensonge

Tout commence dès le matin, lorsque l’on vous demande « comment allez-vous ? »
Nous nous mentons à nous même, en mentant aux autres.
Ce que nous appelons politesse, diplomatie, ne sont que mensonges et hypocrisie car nous refusons de voir la vérité en face.
Nous mentons à nos patrons, par peur de perdre notre boulot, alors que l’on aurait envie de tout plaquer, que de toute façon, le job que l’on exerce ne nous plait pas.
Nous mentons à nos collègues, déjeunent avec eux le midi, alors qu’on a envie de les envoyer balader.
Nous mentons à notre conjoint, quand on lui répond « moi aussi je t’aime », alors que hier nous fantasmions sur cette personne croisée dans la rue.
Nous mentons à notre voisin lorsque l’on ne lui dit pas qu’il nous plait, ou qu’il nous emmerde, et ce refus de dire la vérité nous frustre.
Nous nous complaisons dans cette vie de mensonge, car nous sommes incapable de voir la vérité en face, nous accepter tels que nous sommes vraiment.
Et si, par malheur, nous tentons de nous réveiller, nous sommes traités d’inconscient, d’irrespectueux, de salauds…
Car les autres non plus ne veulent pas voir cette vérité.
Alors parfois, certains arrivent à être vrai, mais seulement pour un moment.
On démissionne, on divorce, on renie sa famille, sa religion, son parti, car finalement, nous ne pouvons plus supporter cette situation.
Mais cela ne concerne qu’une partie de notre vie, et, bien souvent, c’est pour retomber dans un autre mensonge…
Ainsi, nous passons notre existence endormis, noyés dans en environnement de mensonges permanents.
A force de mentir autour de nous, nous finissons par nous mentir à nous même, et nous ne sommes plus ce que nous voulons être, mais ce que les autres souhaitent que nous soyons.
Et nous rêvons de nous réveiller. Mais quand un être s’éveille autour de nous, nous sommes les premiers à le mettre au ban de notre communauté, en le traitant d’idiot, d’imbécile, de traître…
Car surtout, ce que nous détestons, c’est de voir la vérité en face, et de que l’on nous jette à la figure notre propre hypocrisie.
Mais à force de mentir, de nous mentir à nous même, nous développons des frustrations qui peuvent devenir insupportables.
Alors nous nous tournons vers les autres, pour nous aider à supporter nos mensonges, et nous nous engageons dans la religion, dans un parti, dans des séances de psy…
Et ces nouveaux mentors que nous trouvons, pour nous donner bonne conscience, en se disant que l’on agit pour une cause plus grande, profite de notre peur, de notre lâcheté, pour alimenter leurs propres mensonges.
Le religieux qui vous écoute en confession n’avouera jamais qu’il est jaloux de vos turpides.
Le chef de parti ou de communauté ne dira jamais qu’il n’en a rien à faire de vous, et que seul l’intéresse votre voix, votre soutien.
Le psy se moque totalement de vous, quand il vous écoute en ne pensant qu’aux prochaines vacances qu’il pourra s’offrir avec l’argent de vos séances.
Mais que serait un monde dans lequel chacun d’entre-nous serait vrai, honnête, déciderait de s’accepter tel qu’il est, de se montrer aux autres dans toute sa vérité.
Que serait l’humanité, si au lieu d’être composé d’individus endormis, il n’y avait que des êtres éveillés ?