11 janvier 1980
Un capitaine unique
Depuis quatre ou cinq heures, les encriers migrateurs confondent les grenouilles et les wagons, qu'ils dévorent. Pendant que les voyageurs périssent, les virils agents de la gare rentrent les locomotives domestiques que les encriers noirs qui parcourent le ciel veulent mettre à cuir.
"Je crois, se dit le subtil curé, qu'ils sont sans pitié ni religion. Et quelle rapidité dans leur besogne !".
Soudain, un capitaine blanc tomba d'une échelle, ou d'un sapin sot, dans un camion très commun mais propre et utile. Pendant ce temps, au balcon d'une villa où elle s'affaiblissait, une gamine aux ailes de satin le regardait.
" - Mademoiselle, quelques minutes nous reste pour traverser dans notre fuite cette étrange armée.
- Votre proposition, monsieur, me fait revivre, répondit-elle. Mais j'ai laissé près de l'écluse mon corbeau à cornes, celui, vous savez, qui mire ses yeux douloureux dans les paniers de la poésie."
La gare était une forge mortelle où les encriers indignes taillaient des jambes et des langues pour la mauvaise saison. Le noble capitaine couru à l'écluse, suivi de la pâle gamine.
Maintenant, sur les rochers de la mer, ils jugent que les étoiles qui éclatent dans l'onde sont les éternelles fontaines d'une liberté en forme d'ailes brusques.
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